PARTIR UN JOUR
de Amélie Bonnin
Hors compétition - Film d'ouverture
Amélie Bonnin réalise ici son premier long-métrage, adapté de son propre court, et a l’honneur (et le poids) d’ouvrir le festival après une cérémonie qui a fait la part belle aux invités de marque. Elle met donc en scène l’histoire de Cécile, qui est sur le point d’ouvrir son restaurant gastronomique, obligée de rentrer dans le village de son enfance où elle va recroiser un amour de jeunesse. La particularité, on le remarque très vite, est que le film contient des scènes musicales. Celles-ci reprennent des chansons de la variété française en adaptant les paroles et la musique pour intervenir dans le scénario et donner voix aux émotions des personnages. Là où l’interprète principale, Juliette Armanet, s’en tire de par son activité de chanteuse, le reste du casting est plus inégal quand il faut pousser la chansonnette. Ces chansons rythment une histoire mélodramatique, au sens premier du terme, puisque il en va des déconvenues amoureuses de Cécile ainsi que de ses espoirs. La mise en scène recèle quelques idées qui fonctionnent comme ce flashback à la patinoire mais du point de vue de l’écriture il y a plus de réserve. En effet, les personnages paraissent trop écrits pour faire scénario si bien que la crédibilité de l’histoire s’étouffe peu à peu. Qui plus est, les personnages masculins sont très archétypaux et tout passe par le dialogue pour appuyer leur médiocrité très peu nuancée. Peut-être aurait-il fallu avoir la main plus légère sur cet aspect, y apporter quelques subtilités, afin de rendre le tout plus digeste. Une mention honorable est à donner pour Bastien Bouillon qui délivre quelques nuances dans un personnage assez épais.