THE PHOENICIAN SCHEME
de Wes Anderson
Compétition officielle
Wes Anderson avait quelque peu décontenancé une partie des spectateurs avec ses deux derniers opus, The French dispatch et Asteroid city, il était donc important de voir dans quelle direction il allait maintenant se diriger. Et The phoenician scheme se rapproche un peu plus de ce qu’il a fait avant, plus accessible et moins empêtré dans des structures rigides (bien que la structure soit bien présente). Il y a un côté bande dessinée, pulp, assez marqué avec cette histoire de grand négociateur capitaliste recherché à l’international, victime de multiples tentatives d’assassinat (la scène de crash d’avion au début est plutôt drôle), qui va aller faire des tractations en Phénicie (d’où le titre) pour mener à bien un projet. Chemin faisant, il retrouve sa fille devenue nonne, il rencontre Dieu lors d’expériences de mort imminente, est témoin d’une guérilla communiste dans la jungle … comme d’habitude chez Wes Anderson, ça fourmille d’idées, le film oscillant constamment entre espionnage, aventure, comédie (le running gag des grenades fait son effet) et drame familial. Mais là où on attend le cinéaste c’est sur la direction artistique et de ce point de vue, il est toujours au top. D’une méticulosité confinant à l’obsession, sa science du cadre parfaitement organisé et ses couleurs pastel lui donnent un style singulier propice aux gags visuels et à un certain décalage vis-à-vis des personnages. Alexandre Desplat signe une bande-originale loin d’être désagréable et le casting est toujours gargantuesque (Benicio del Toro, Benedict Cumberbatch, Bryan Cranston, Tom Hanks, Scarlett Johansson, …) : en définitive, c’est un bon cru.