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JEUNES MÈRES

de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Compétition officielle

 

Les frères Dardenne sont des habitués de Cannes, un accord tacite amène tous leurs films en compétition. Rien de surprenant donc à les retrouver trois ans après Tori et Lokita qui avait remporté le prix spécial du 75ème festival. Mais cela fait maintenant deux ou trois films que leur style a perdu en force, qu'on le sent en train de fatiguer, malgré des sujets toujours aussi sociaux et pertinents. Et malheureusement Jeunes mères est dans cette lancée. Une maison pour les jeunes mères en Belgique est le centre d’attention de ce film qui s’intéresse à certaines d’entre elles étaient leur combat pour s’offrir un meilleur avenir ainsi qu’à leur enfant. Le style naturaliste, proche des personnages et sans musique, permet d’observer de près ces situations compliquées entre parents pas à la hauteur, violence, drogue, copain qui abandonne une des filles et leur enfant … tout est là pour un film des Dardenne. Et ils ne délaissent aucune d’entre elles mais le rythme patine un peu et peine à trouver l’empathie incroyable de certains de leurs chefs-d'œuvre comme L’enfant ou Deux jours et une nuit. Peut-être que leur approche devient trop programmatique, trop cadenassée, elle reste intéressante mais manque de panache.

Drame  |  1h45

Avec Babette Verbeek, Elsa Houben, Janaïna Halloy Fokan

Appréciation : 3/5

 

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WOMAN AND CHILD

de Saeed Roustaee

Compétition officielle

 

Les attentes autour du cinéaste iranien étaient présentes. Son thriller La loi de Téhéran et sa fresque familiale Leïla et ses frères faisaient preuve de grandes qualités et d’un souffle romanesque puissant. Woman and child raconte une mère dont le fils turbulent va mourir dans un accident et elle cherche à obtenir justice. Tout un programme social en somme. Et le film n’hésite pas à asséner une charge contre une société patriarcale où le mari prend les décisions (y compris de choisir la sœur au dernier moment) et où le grand-père a un statut qui lui vaut de ne pas trop être inquiété par la justice. Mais cela se fait dans un récit peu subtil où les problèmes accablent le personnage féminin de manière doloriste jusqu'à épuiser. Les interprétations sont plutôt bonnes, la mise en scène a quelques idées de plans pour découper l’espace et placer ses personnages (bien que parfois de manière trop surlignée), mais il manque cet élan qui caractérisait les deux œuvres précédentes pour être plus qu’un drame intimiste qui referme lourdement ses pièges sur une femme absolument dévolue à son fils quitte à dévier de la bonne conduite. Une petite déception.

Drame  |  2h11

Avec Parinaz Izadyar, Sinan Mohebi, Payman Maadi

Appréciation : 2,5/5

 

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RESURRECTION

de Bi Gan

Compétition officielle

 

Le cinéma de Bi Gan est très particulier et ceux qui ont découvert les plans-séquences planants de Kaili blues ou Le grand voyage vers la nuit le savent. Cette fois-ci, il démarre avec un postulat de science-fiction dans lequel le monde a troqué les rêves contre une vie éternelle, seuls quelques personnes continuent de rêver illégalement en refusant l’éternité. Tout ceci est expliqué dans des cartons de texte inauguraux car le début rend hommage aux prémices du cinéma avec une séquence folle en travelling circulaire dans de faux décors évoquant le muet de l’expressionnisme, de Méliès ou des frères Lumière. On ne peut pas rêver plus belle entrée en matière. La suite semble continuer à évoquer l’histoire du cinéma, “semble” car le récit est très cryptique et nébuleux, mais l’essentiel n’est pas tant ici dans la compréhension que dans la sensation. Les 2h40 défilent dans une succession de scènes hypnotiques dont un plan-séquence dantesque d’une trentaine de minutes qui se permet le luxe d’une superbe photographie et d'une bande-son envoûtante. Resurrection n’est vraiment pas facile à décrire mais il est l’expérience sensorielle la plus folle de cette sélection, qui vous emportera totalement ou vous laissera au bord de la route. Comment ne pas lui décerner le prix de la mise en scène ?

Policier, Drame, Science fiction  |  2h40

Avec Jackson Yee, Shu Qi, Mark Chao

Appréciation : 5/5

 

Connemara bandeau 1

CONNEMARA

de Alex Lutz

Cannes première

 

Deuxième adaptation de Nicolas Mathieu en quelques mois après Leurs enfants après eux, Connemara est quant à lui signé Alex Lutz. L’action se situe à Épinal où une mère de famille cadre d’entreprise va avoír une liaison avec un ancien camarade de lycée. Une série de rencontres sensuelles dans un hôtel va peu à peu prendre de la place et devenir plus qu’un cinq à sept occasionnel. Mais dans quel équilibre ? Et est-ce voué à un avenir ? La grande force du formidable roman de Mathieu c’est son matérialisme et la force de sa caractérisation sociologique, ici présente mais forcément beaucoup moins (des scènes du livre ont évidemment été retirées). Reste donc surtout l’histoire d’amour et les galères familiales et professionnelles qui tournent autour, d’un réalisme bienvenu puisque permettant de comprendre les personnages voire de s’y identifier. Mais ce réalisme n’est pas toujours recherché par la mise en scène qui utilise par exemple de la musique extradiégétique, des ralentis, une technique de montage dynamique où se superposent parfois les sons de deux scènes, brisant ainsi cette sensation de vérité. On passe tout de même un bon moment à assister à la naissance du couple Mélanie Thierry/Bastien Bouillon mais on garde la sensation que ce pouvait être mieux comme pour Leurs enfants après eux.

Drame  |  1h52

Avec Mélanie Thierry, Bastien Bouillon, Jacques Gamblin

Appréciation : 3/5

 

La venue de l avenir bandeau

LA VENUE DE L'AVENIR

de Cédric Klapisch

Hors compétition

 

Cédric Klapisch est l’attraction hors-compétition du jour pour présenter le successeur de En corps (et de la série Salade grecque). Pour ce faire, il esquisse une histoire dans laquelle une famille va fouiller la maison d’une de leurs ancêtres décédée et faire des découvertes qui les relient au XIXème siècle. C’est donc un récit qui se déroule sur deux temporalités. Malheureusement, ce concept intéressant sur le papier révèle une mise en place très mécanique de laquelle peine à ressortir une incarnation des personnages. On effectue des allers-retours entre les époques sans jamais vraiment avoir conscience des enjeux (ils deviennent un peu plus clairs vers la fin mais cela paraît très artificiel). Et là où l’esprit de bande fonctionnait dans En corps, Ce qui nous lie ou encore L’auberge espagnole, ici l’alchimie opère difficilement. Vincent Macaigne fait du Vincent Macaigne ce qui nous rend le personnage agréable mais la galerie de protagonistes ressemble surtout à une collection d'archétypes qui ne dépassent pas leur fonction. Suzanne Lindon est à peu près aussi bonne comédienne que ce qu’elle est réalisatrice et le reste du casting fait ce qu’il peut avec ce qu’il a. Le film devient plus ludique vers la fin avec son jeu de références (les impressionnistes, Victor Hugo, Sarah Bernhardt …) mais encore une fois, tout cela paraît greffé mécaniquement et il manque l’organicité de ses films précédents. la venue de l’avenir nous oblige à regarder vers le passé.

Comédie dramatique  |  2h06

Avec Suzanne Lindon, Abraham Wapler, Vincent Macaigne

Appréciation : 2,5/5

 

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LOVE ME TENDER

de Anna Cazenave Cambet

Un certain regard

 

Anna Cazenave Cambet avait été découverte à la semaine de la critique avec De l’or pour les chiens. Aujourd'hui elle adapte le roman de Constance Debré Love me tender inspiré de sa propre histoire. Une femme veut divorcer de son mari et commence à fréquenter des femmes, le conjoint trouve un prétexte fallacieux pour lui retirer la garde de leur enfant. Tout le film se place du côté de cette mère dans son combat pour voir son enfant, au gré des rencontres avec les institutions, avec son ex-mari, avec son fils, les espoirs et les déconvenues. Le récit joue sur un certain temps long pour faire ressentir le parcours du combattant et la durée incroyable de la procédure (le film s’étale sur deux années) tout en proposant quelques scènes plus planantes sur des nappes de musique électronique qui évoquent le trouble, l’incertitude qui habite cette femme précarisée. Vicky Krieps, dont le talent n’est plus à prouver, lui donne une force d’incarnation, entre courage et moments où l’impassibilité se déchire. Des montagnes russes d’émotion dans une situation malheureusement assez banale.

Drame  |  2h17

Avec Vicky Krieps, Antoine Reinartz, Monia Chokri

Appréciation : 3,5/5

 

Romeria bandeau

ROMERÍA

de Carla Simón

Compétition officielle

 

Carla Simón avait obtenu l’Ours d’or à Berlin avec son dernier film, Nos soleils. La revoici avec une proposition bien différente, le double récit d’une famille en Espagne. D’un côté, les années 1980 avec une femme qui raconte sa rencontre avec un homme, de l'autre une jeune femme en 2004 qui vient chercher un document d’état civil pour une bourse d’études. Cette recherche est aussi un prétexte pour découvrir sa famille, les parents qu’elle n’a jamais connus puisque décédés peu après sa naissance. Narration croisée entre une mère et sa fille, chapitrée en cinq parties, autant de jours d’un été de révélations. Une jeune femme magnétique qui rencontre la famille bourgeoise de son père (oncle, cousins), qui lui accorde une attention plus ou moins fournie, parfois teintée de mépris de classe. De l’autre une mère qui vit l’amour au bord de l’océan, période de joie après la Movida, une joie cependant teintée de tragédie car c'est aussi la découverte de l’héroïne et de ses paradis artificiels qui mèneront au Sida. Romería est donc à la fois solaire et chaleureux et baigné d’une grande tristesse nostalgique renforcée par les quelques images de la caméra domestique utilisée par la jeune femme, de l’imprécision qui évoque les souvenirs.

Drame  |  1h55

Avec Llúcia Garcia, Mitch, Tristán Ulloa

Appréciation : 3,5/5

 

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VALEUR SENTIMENTALE

de Joachim Trier

Compétition officielle

 

Joachim Trier est attendu au tournant tant sa filmographie est jusque là sans faute. Il plonge ici dans un drame familial qui parle également du milieu du cinéma et du spectacle en général. Deux femmes en froid avec leur père voient celui-ci revenir à la mort de leur mère, il veut tourner un film et que l’une de ses filles soit l’actrice principale mais devant son refus il va se tourner vers une jeune actrice hollywoodienne. Il y a dans ce postulat la promesse de relations familiales compliquées où l’absence est un moteur de méfiance. Rien n’est cependant manichéen, on comprend que ce père distant et opportuniste (merveilleux Stellan Skarsgard, le prix d’interprétation ne serait pas volé) a lui aussi des traumatismes vécus. Il y a aussi le milieu du spectacle (le théâtre au début, le cinéma) qui est propice à un regard désenchanté sur l’évolution inévitable des choses auxquelles certaines générations peinent à s’adapter. La maison est elle aussi un personnage à part entière puisqu'elle a été témoin des joies et des peines et qu’elle ouvre et clôture presque le film, comme le refuge de ce microcosme. Il faut aussi citer l’actrice principale, Renate Reinsve, superbe révélation de ces dernières années (Julie en 12 chapitres, La convocation) qui porte le rôle avec une grâce sans pareille jusqu'à un échange de regard final qui donne de grands frissons. Un moment fort de la sélection.

Comédie, Comédie dramatique, Drame  |  2h12

Avec Renate Reinsve, Inga Ibsdotter Lilleaas, Stellan Skarsgård

Appréciation : 4,5/5

 

The history of sound bandeau

THE HISTORY OF SOUND

de Oliver Hermanus

Compétition officielle

 

Oliver Hermanus situé son film dans les États-Unis, puis l’Europe, du début du XXème siècle. Un musicien à l’oreille absolue rencontre un autre musicien et ils font de la collecte de chansons folk ensemble (puisqu’à l’époque les enregistrements sont quasiment inexistants, la transmission se fait beaucoup par l’oralité). Ces deux personnages se lient d’une passion commune mais vivent également une histoire d’amour qui dure à travers le temps au gré des séparations et des retrouvailles, dans un mélodrame assez classique sur la forme mais puissant dans le fond. Il y a un certain souffle romanesque dans ces vies qui parcourent l’espace-temps en demeurant liées, on pense par exemple à John Steinbeck et à ces grandes petites épopées. Josh O’Connor mais surtout Paul Mescal confirment leur montée en puissance dans le cinéma américain actuel, tant ils savent faire transparaître des émotions sans forcer le trait (on retrouve chez Mescal la fragilité et la nostalgie qui bouleversaient dans Aftersun). Puis arrive le tournant dramatique qui fait basculer l’histoire vers une forme de tragédie et une scène finale réellement touchante qui vient donner toute sa force au titre du film. Pour ce personnage, l’histoire du son c’est aussi son histoire.

Drame, Historique, Romance  |  2h07

Avec Josh O'Connor, Paul Mescal, Chris Cooper

Appréciation : 4/5

 

Les filles desir bandeau

LES FILLES DÉSIR

de Prïncia Car

Quinzaine des cinéastes

 

Prïncia Car arrive sur scène avec sa troupe d’acteurs et sa productrice. Elle la définit comme une troupe à l’instar de celle que dirigeaient ses parents au théâtre, mais ici il s’agit uniquement d’amateurs avec qui elle travaille depuis huit ans alors qu’ils étaient encore adolescents. Ils sont également co-auteurs des dialogues. Cette entente, cet esprit de groupe, se ressent dans le film où on croit à l’existence de ces gens, à leur parler et à leur façon d’être ensemble. Omar gère avec ses amis un centre pour accueillir les enfants dans un quartier de Marseille. Il vit le parfait amour avec sa copine. Mais une amie d’enfance qui a passé des années dans la prostitution revient dans le coin. La caméra va toujours rester auprès de ses personnages, en particulier Omar, pour aborder les questions de responsabilité, d’amour et de désir. Comment réagir à ce retour ? Comment protéger cette fille sans délaisser les siens ? Le film rejoue alors le dilemme de la maman et la putain dans une version modernisée. Mais on se trouve surpris quand, dans les derniers instants, le récit bascule et change de point de vue pour embrasser le féminin, ouvrir vers une émancipation des elles du désir. Le film n’invente rien mais a suffisamment de cœur et une troupe soudée pour emporter le long de ses 1h30.

Drame  |  1h33

Avec Housam Mohamed, Leïa Haïchour, Lou Anna Hamon

Appréciation : 3,5/5

 

Le dernier pour la route bandeau

LE DERNIER POUR LA ROUTE

de Francesco Sossai

Un certain regard

 

L’équipe du film débarque en nombre sur scène pour présenter leur travail qui a été tourné dans un petit village italien du nom de Can. Il y a des histoires qui prédestinent. Il s’agit en fait d’un road-movie qui se déroule dans ce village et ses proches alentours. Deux hommes dans la fleur de l’âge, amis et perdants magnifiques, rencontrent un jeune étudiant et l’embarquent avec eux. Ils n’ont d’autres objectif et philosophie que de boire le dernier verre et d’aller là où le moment les mène. Si cette approche dégage par moments une certaine mélancolie face au changement autour d’eux (le petit restaurant dans lequel ils avaient l’habitude d’aller et qui est maintenant fermé), ou une part d’humour (la scène où ils se font passer pour des architectes est assez drôle), le récit manque globalement de liant et paraît assez décousu, à l’image de ses singuliers personnages : sans objectif. Et on finit par en sortir en cours de route sans rester dans la voiture jusqu'au terminus.

Comédie dramatique  |  1h40

Avec Filippo Scotti, Sergio Romano, Pierpaolo Capovilla

Appréciation : 2,5/5

 

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UN SIMPLE ACCIDENT

de Jafar Panahi

Compétition officielle

 

Jafar Panahi vient représenter l’Iran dans la compétition avec ce métrage ne comportant aucun financement iranien et tourné en clandestinité comme le reste de son œuvre. Cette fois-ci, le cinéaste ne se met pas en scène mais a composé un thriller évoquant les troubles politiques de son pays. Le simple accident du titre, c’est une famille en voiture qui heurte et tue un chien au début du film. Ce banal accrochage va provoquer une panne de moteur qui va entraîner le passage de la voiture par un garage où un homme va reconnaître le père de famille. C’est le début d’un engrenage propre à faire ressortir les tortures qui peuvent avoir lieu sous le régime des mollahs dans lequel une partie de la population se retourne avec violence contre une autre. Mais est-ce le bon homme ? Notre personnage va recruter une équipe d’anciennes victimes pour tenter de l’identifier dans une sorte de road-trip où les sentiments s’exacerbent et où les certitudes vacillent. Le dialogue est juste (bien qu’un peu trop présent) et la situation est parfois poussée dans un retranchement qui l'a confine à l’absurde (le film cite explicitement Samuel Beckett) jusqu'à un dialogue de confrontation finale cathartique et un plan fixe qui conclut le film sur une note d’effroi venant confirmer que les traumatismes resteront et que le pays ne sera jamais tranquille tant qu’il ne tirera pas un trait sur son passé. La mise en scène est moins inspirée que chez Mohammad Rasoulof ou Saeed Roustaee mais le film n’en demeure pas moins important dans son contexte de création et de diffusion.

Drame  |  1h41

Avec Vahid Mobasheri, Maria Afshari, Ebrahim Azizi

Appréciation : 3/5

 

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FUORI

de Mario Martone

Compétition officielle

 

Mario Martone revient en compétition après Nostalgia pour explorer une figure importante de la vie culturelle italienne du XXème siècle : l’écrivaine Goliarda Sapienza dont le chef-d'œuvre a été publié à titre posthume. Ici, pas de grande fresque hagiographique dans le pur classicisme du biopic, formule éculée et programmatique, mais une espèce d’errance dans un petit moment de la vie de cette femme qui lui a inspiré l’un de ses romans. “Fuori” c’est l’extérieur, l’extérieur de la prison par laquelle elle est passée, expérience qui lui a permis de se recentrer sur elle-même et de faire la rencontre de détenues avec qui elle noue une relation dont une plus poussée entre amie et amante, c’est aussi l’extérieur dans lequel les personnages évoluent dans une certaine liberté tutoyant la mélancolie. C’est donc un film au féminin (le mari de Sapienza est présent le temps d’une scène) qui permet à ses actrices d’exprimer un jeu feutré, entre douceur et amertume, pour dresser le portrait d’une artiste déclassée, vivant en potentialité d’écriture ses passions amicales et amoureuses. Fuori est aussi un voyage intérieur.

Biopic, Drame  |  1h57

Avec Valeria Golino, Matilda De Angelis, Elodie

Appréciation : 3/5

 

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LA DISPARITION DE JOSEF MENGELE

de Kirill Serebrennikov

Cannes première

 

Kirill Serebrennikov a plusieurs fois eu l’honneur de la sélection officielle sans toutefois remporter de prix. Cette fois-ci, le cinéaste russe en exil passe par Cannes première pour présenter son adaptation du livre La disparition de Josef Mengele. C’est donc l’histoire de ce docteur nazi qui a contribué à la solution finale et qui a mené des expériences sur les prisonniers dans le camp d’Auschwitz. Mais pas son histoire pendant la guerre : le récit prend place sur plusieurs périodes entre les années 1950 et 1970 alors que l’homme est exilé et se cache en Amérique du sud. L’image se drape d’un superbe noir et blanc qui marque le côté crépusculaire de ce personnage dont les “heures de gloire” sont derrière (deux scènes tournées en 8mm sont en couleurs, placées au milieu du film elles renvoient justement à la période de la guerre et à de bons souvenirs pour le personnage, le procédé a quelque chose de glaçant). Car la force du film est dans ce portrait d’un homme vieux, affaibli, qui se cache mais qui ne regrette absolument rien et qui rumine de manière maladive ses idéaux tout en fustigeant la modernité (une scène le voit s’énerver contre les Beatles qui ne vaudront jamais Wagner). Mengele est présenté comme un vieux papi réactionnaire qui ne peut pas accepter la défaite et continue à rêver la grandeur du Reich. En termes scénographiques, la fin s’emballe un petit peu mais Serebrennikov ne déploie pas la virtuosité dont il est capable : l’enjeu est ailleurs, dans un portrait à l’immobilisme mortifère.

Biopic, Drame, Historique  |  2h15

Avec August Diehl, Dana Herfurth, Burghart Klaußner

Appréciation : 4/5

 

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