ROMERÍA
de Carla Simón
Compétition officielle
Carla Simón avait obtenu l’Ours d’or à Berlin avec son dernier film, Nos soleils. La revoici avec une proposition bien différente, le double récit d’une famille en Espagne. D’un côté, les années 1980 avec une femme qui raconte sa rencontre avec un homme, de l'autre une jeune femme en 2004 qui vient chercher un document d’état civil pour une bourse d’études. Cette recherche est aussi un prétexte pour découvrir sa famille, les parents qu’elle n’a jamais connus puisque décédés peu après sa naissance. Narration croisée entre une mère et sa fille, chapitrée en cinq parties, autant de jours d’un été de révélations. Une jeune femme magnétique qui rencontre la famille bourgeoise de son père (oncle, cousins), qui lui accorde une attention plus ou moins fournie, parfois teintée de mépris de classe. De l’autre une mère qui vit l’amour au bord de l’océan, période de joie après la Movida, une joie cependant teintée de tragédie car c'est aussi la découverte de l’héroïne et de ses paradis artificiels qui mèneront au Sida. Romería est donc à la fois solaire et chaleureux et baigné d’une grande tristesse nostalgique renforcée par les quelques images de la caméra domestique utilisée par la jeune femme, de l’imprécision qui évoque les souvenirs.